Le pilote quatarien Nasser Al Attiyah, lors de sa victoire sur le Dakar, le 16 janvier 2011 Ă Buenos AiresE.GAILLARD/REUTERS
RALLYE-RAID - Les deux tenants auront du mal à défendre leur couronne entre Mar Del Plata et Lima... Autos: BMW contre le reste du monde
Une page s’est tournĂ©e en janvier dernier quand les Volkswagen squattaient les trois premiĂšres places du podium. Cette annĂ©e la firme allemande a quittĂ© le bivouac pour prĂ©parer la saison 2013 de rallye WRC, avec
SĂ©bastien Ogier . Ce retrait devrait surtout faire les affaires de BMW, l’autre mastodonte de la catĂ©gorie auto. «On peut s’attendre Ă retrouver toutes les BMW devant», note David Castera, le directeur sportif du Dakar. Pour lui, un nom s’impose: StĂ©phane PĂ©terhansel, «pour l’expĂ©rience, la voiture, la volontĂ© d’atteindre le chiffre tout rond de dix victoires» (dont six chez les motos). Son coĂ©quipier Nani Roma semble le mieux armĂ© pour le contrarier dans la conquĂȘte d’un nouveau sacre. «Il faudra Ă©galement surveiller Holowczyc»,
qui a rĂ©cemment gagnĂ© le Silk Way, une sorte de Dakar Ă la sauce russe . DerriĂšre, certains outsiders peuvent trĂšs bien se comporter, comme Giniel De Villiers, le sud-africain, vainqueur en 2009 ou les Hummer de Robbie Gordon et Nasser Al-Attiyah. Jusqu’au dĂ©but du mois de dĂ©cembre,
le Qatarien tenant du titre n’avait pas de volant , avant d’accepter ce challenge. «Je pars de zĂ©ro avec cette voiture. Je ne l’ai jamais pilotĂ©e mais il ne me faudra qu’un jour ou deux pour m’adapter.» Peut-ĂȘtre pas pour gagner.
Motos: Un nouveau bras de fer entre Coma et DesprĂšs?
Chez KTM, la victoire dans le Dakar est une affaire incestueuse depuis onze ans. Si ce n’est pas un pilote du Team autrichien, c’en est un autre qui triomphe dans le dĂ©sert. Le plus souvent Marc Coma ou Cyril DesprĂšs, les deux grands favoris de l’Ă©dition 2012. Mais aussi deux pilotes qui souhaitent se battre Ă la rĂ©guliĂšre, sans se disputer la victoire sur une histoire de pĂ©nalitĂ©s. DerriĂšre eux, il faudra d’abord surveiller le Portugais Helder Rodrigues, troisiĂšme de la derniĂšre Ă©dition et sacrĂ© champion du monde de rallye-raid cette annĂ©e. Chez Yamaha, son coĂ©quipier David Casteu possĂšde enfin une machine Ă la hauteur de ses ambitions. «Tous les deux ont un fort potentiel, une moto trĂšs fiable. David a perdu un peu en vitesse, mais il peut jouer placer», soutient Castera. Pour Cyril DesprĂšs, «il y a aussi un paquet de pilotes qui peuvent (leur) rendre la tĂąche un peu plus compliquĂ©e.» Le BrĂ©silien Zanol et le Polonais Przygonski, qui incarne l’avenir de la discipline. L’Anglais Sam Sunderland, exilĂ© Ă DubaĂŻ et funambule dans les dunes. Ou encore, Chaleco Lopez, qui a connu une grosse chute en dĂ©but d’annĂ©e mais revient en forme pour une course qu’il dispute Ă domicile avec un statut de star nationale Ă honorer.
Camions: Les Kamaz, toujours les Kamaz…
Comme Gengis Khan ou Tamerlan en leur temps, les Kamaz rĂšgnent sur l’univers des camions de maniĂšre quasi despotique. Chaque annĂ©e, la question n’est pas de savoir qui empĂȘchera les bolides russes d’assommer la catĂ©gorie. Mais plutĂŽt qui terminera juste derriĂšre eux. C’est lĂ que se pointent les De Rooy, du nom de ce Team nĂ©erlandais dirigĂ© par un transporteur de mĂ©tier. Pour David Castera, l’Ă©cart tend Ă se rĂ©duire au fil des ans. «Ils en ont marre de se faire corriger par les Kamaz. Ils ont beaucoup travaillĂ©, mis beaucoup de moyens. Et les pilotes Kamaz ont changĂ©. C’est du sang neuf, mais moins d’expĂ©rience. La course sera plus ouverte qu’avant.» Il pouvait difficilement en ĂȘtre autrement.
Romain Scotto, Ă Mar Del Plata (Argentine)