Préparation d'un bureau de vote pour les primaires dans le Tenessee. Crédits photo : Ashlee Culverhouse/AP
Les défenseurs des droits civiques reprochent aux républicains de restreindre l'accès au vote aux citoyens américains issus des minorités en vue de l'élection présidentielle.
Le Parti républicain est-il en guerre contre le droit de vote? Les démocrates et la plus vieille association américaine de défense des droits civiques en sont convaincus. Depuis sa victoire aux législatives de mi-mandat en 2010, le Grand Old Party multiplie les initiatives à travers le pays visant à imposer un contrôle plus strict des électeurs dans les bureaux de vote. Il affirme vouloir lutter contre les fraudes.
«C'est la plus grave attaque contre le droit de vote depuis la ségrégation», fait valoir la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), qui a déposé une plainte au Conseil des droits de l'homme de l'ONU cette semaine. Le procureur général des États-Unis a bloqué lundi une nouvelle loi adoptée par l'État du Texas, jugée discriminatoire envers les électeurs hispaniques. D'autres États sont dans son collimateur. Le Brennan Center for Justice de l'université de New York estime que 5 millions d'électeurs - pauvres, noirs, latinos, personnes âgées, étudiants et handicapés - votant pour la plupart plutôt démocrate, pourraient être privés de droit de vote en novembre. Dans une élection qui s'annonce serrée, la question pourrait bien devenir explosive.
Le droit de vote fait l'objet d'une vieille bataille idéologique qui divise régulièrement républicains et démocrates. Ce fut le cas pour le droit de vote des femmes au tournant du XXe siècle puis celui des Noirs dans les années 1950 et 1960. Les nouvelles initiatives républicaines ont commencé après le fiasco de 2000 en Floride, lors de la présidentielle entre George Bush et Al Gore. Mais elles sont passées à la vitesse supérieure en 2011. L'an dernier, plus d'une trentaine de nouveaux projets de loi ont été déposés au niveau des États, plus d'une douzaine de lois ont été adoptées à travers le pays et huit États exigent désormais un document d'identité avec photo, une pratique inconnue il y a encore quelques années. Dix-neuf États ne requièrent toujours aucun document aux électeurs enregistrés sur les listes.
Une étude de février du Pew Research Center établit d'ailleurs que 24 millions de cartes d'électeurs sont erronées ou invalides, 1,8 million de morts sont toujours enregistrés et 2,75 millions d'électeurs sont enregistrés dans plusieurs États. Mais elle ne conclut pas à la fraude et note également qu'au moins 51 millions de personnes ne sont pas enregistrées aux États-Unis, soit 24 % de la population en droit de voter. « Le système actuel sape la confiance des électeurs et nourrit les disputes partisanes sur l'intégrité du processus électoral», écrivent ses auteurs. La guerre ne fait que commencer. L'un des plus gros syndicats américains, l'AFL-CIO, vient d'annoncer une mobilisation générale pour enregistrer les électeurs en masse d'ici à novembre.
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«C'est la plus grave attaque contre le droit de vote depuis la ségrégation», fait valoir la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), qui a déposé une plainte au Conseil des droits de l'homme de l'ONU cette semaine. Le procureur général des États-Unis a bloqué lundi une nouvelle loi adoptée par l'État du Texas, jugée discriminatoire envers les électeurs hispaniques. D'autres États sont dans son collimateur. Le Brennan Center for Justice de l'université de New York estime que 5 millions d'électeurs - pauvres, noirs, latinos, personnes âgées, étudiants et handicapés - votant pour la plupart plutôt démocrate, pourraient être privés de droit de vote en novembre. Dans une élection qui s'annonce serrée, la question pourrait bien devenir explosive.
Le droit de vote fait l'objet d'une vieille bataille idéologique qui divise régulièrement républicains et démocrates. Ce fut le cas pour le droit de vote des femmes au tournant du XXe siècle puis celui des Noirs dans les années 1950 et 1960. Les nouvelles initiatives républicaines ont commencé après le fiasco de 2000 en Floride, lors de la présidentielle entre George Bush et Al Gore. Mais elles sont passées à la vitesse supérieure en 2011. L'an dernier, plus d'une trentaine de nouveaux projets de loi ont été déposés au niveau des États, plus d'une douzaine de lois ont été adoptées à travers le pays et huit États exigent désormais un document d'identité avec photo, une pratique inconnue il y a encore quelques années. Dix-neuf États ne requièrent toujours aucun document aux électeurs enregistrés sur les listes.
Système électoral archaïque
Dans un système électoral réputé pour son archaïsme, les initiatives s'avèrent populaires, mais leurs détracteurs mettent en doute les motivations de leurs auteurs. Il s'agit d'initiatives essentiellement républicaines et les fraudes électorales sont quasi insignifiantes aux États-Unis, selon le Brennan Center for Justice. En revanche, 11% de la population éligible n'a pas de papiers d'identité, soulignent ses experts, rappelant que l'accès à ces documents est souvent difficile. La loi du Texas bloquée par Eric Holder aurait causé un préjudice à 800 000 hispaniques en novembre, selon lui. Les documents valides avaient été drastiquement réduits. Un permis de port d'arme était acceptable par exemple mais pas une carte d'étudiant, alors que les détenteurs du premier votent plutôt républicain et ceux du second plutôt démocrate. Dans un tiers de l'État grand comme la France, il n'existe même pas d'administration délivrant des papiers d'identité. Le procureur général a pu interdire la loi parce que le Texas fait partie d'une quinzaine d'États, essentiellement dans le sud, obligés depuis le célèbre Voting Rights Acts de 1965 d'obtenir le feu vert de Washington en raison de leur passé ségrégationniste. La Caroline du Sud s'est vu bloquer une loi similaire en décembre, ainsi que la Floride qui avait tenté d'alourdir les procédures d'enregistrement pour les repris de justice et de réduire par deux la période du vote anticipé. Les partisans de ces nouvelles lois crient au scandale et contestent les chiffres du Brennan Center. Ils font aussi valoir qu'une législation adoptée dans l'Indiana en 2005 a au contaire accru le nombre de votants et que de telles lois sont surtout préventives. « Ces procédures sont aussi simples que celle pour obtenir une carte de librairie ou une carte d'embarquement», a déclaré le gouverneur du Texas, Rick Perry, dénonçant un «abus» du gouvernement fédéral.Une étude de février du Pew Research Center établit d'ailleurs que 24 millions de cartes d'électeurs sont erronées ou invalides, 1,8 million de morts sont toujours enregistrés et 2,75 millions d'électeurs sont enregistrés dans plusieurs États. Mais elle ne conclut pas à la fraude et note également qu'au moins 51 millions de personnes ne sont pas enregistrées aux États-Unis, soit 24 % de la population en droit de voter. « Le système actuel sape la confiance des électeurs et nourrit les disputes partisanes sur l'intégrité du processus électoral», écrivent ses auteurs. La guerre ne fait que commencer. L'un des plus gros syndicats américains, l'AFL-CIO, vient d'annoncer une mobilisation générale pour enregistrer les électeurs en masse d'ici à novembre.
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