L'organisation Sherpa souhaite convaincre l'Unesco et le ministère des Affaires étrangède ne pas désigner Teodoro Nguema Obiang comme délégué permanent adjoint à l'Unesco. Ce poste lui garantirait l'immunité diplomatique... alors qu'il est visé dans l'affaire des BMA.
afp.com/Abdelhak Senna
Visé par l'enquête sur les Biens mal acquis, le fils du président de Guinée équatoriale espère décrocher un poste à l'Unesco et l'immunité diplomatique qui l'accompagne. L'association anti-corruption Sherpa s'y oppose.
Les militants de l'association anti-corruption Sherpa, épaulés par une dizaine d'organisations françaises, américaines, britanniques et espagnole, viennent d'écrire à l'Unesco, l'organisation mondiale pour l'éducation et la culture, basée à Paris, ainsi qu'au ministère des Affaires étrangères.
Objectif de ces courriers: convaincre les uns et les autres de mettre leur veto à la désignation de Teodoro Nguema Obiang, 30 ans, fils du président de Guinée équatoriale et ministre de l'Agriculture de son pays, comme délégué permanent adjoint à l'Unesco. Un poste qui offre l'immense avantage de garantir l'immunité diplomatique à Obiang junior.
L'Express révèle le contenu de ces missives. Retrouvez ici:
Précieuse immunité diplomatique
Car celui-ci est dans le collimateur de la justice française. Depuis décembre 2010, deux juges d'instruction du pôle financier parisien, Roger Le Loire et René Grouman enquêtent sur le patrimoine accumulé en France, moyennant des détournements de fonds publics, par plusieurs chefs d'Etat africains et leurs proches.
Dans ce dossier dit des "Biens mal acquis", les magistrats s'intéressent de près à Obiang fils. En septembre 2011, ils ont ordonné la saisie d'une quinzaine de voitures de luxe appartenant à sa flotte personnelle. A la suite de quoi, le gouvernement de Guinée équatoriale s'est empressé de proposer la nomination de "TNO" auprès de l'Unesco.
En février dernier, une perquisition a eu lieu au pied-à-terre parisien du flamboyant trentenaire - un hôtel particulier de 2000 mètres carrés sur six étages, avec vue imprenable sur la très chic avenue Foch. Les deux juges, accompagnés d'une vingtaine de policiers de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière, ne sont pas repartis les mains vides: 200 mètres cubes de meubles de valeur et d'objets d'art ont été saisis.