Le premier ministre irlandais Brian Cowen (au centre) parle aux médias après le feu vert définitif à un plan de renflouement de 85 milliards d'euros pour Dublin. Crédits photo : PETER MUHLY/AFP
La zone euro a validé l'aide de 85 milliards à Dublin et jeté les bases d'un système pérenne de stabilité financière.
Pour rassurer les marchés, l'Europe veut retrouver une longueur d'avance. Comme prévu, les pays de la monnaie unique s'apprêtent ce dimance soir à donner un feu vert définitif à un plan de renflouement de 85 milliards d'euros pour Dublin. Mais ils cherchent à aller au-delà. Avec l'espoir de contrer durablement la défiance des investisseurs et d'empêcherla chute d'autres dominos dans la zone euro.
Dès la première heure, les responsables monétaires et les ministres des Finances ont donné à leur rendez-vous de Bruxelles une ambition dépassant largement l'Irlande. « Il s'agit de régler le dossier d'un pays, avec à l'esprit ceux du Portugal et de l'Espagne», reconnaissait un responsable européen. «La situation est très sérieuse, il faut faire le maximum pour consolider les fondements de la reprise économique, ajoutait le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn. Nous devons discuter d'une réponse systémique à cette crise.»
Bref, il s'agit d'endiguer la contagion. Principal bailleur de fonds de l'UE, l'Allemagne veut redonner sans délai à la monnaie unique les moyens de convaincre. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble espérait «que les marchés seront convaincus dès demain (lundi) d'un avenir stable pour l'euro». Mais en privé, beaucoup se prenaient à douter.
Témoin de la gravité de la crise et de l'urgence d'adresser un signal clair, le message a été relayé au plus haut échelon franco-allemand, avant même le rendez-vous de Bruxelles. Dans ce qui pourrait préfigurer un nouveau «directoire» de l'euro, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont entretenus par téléphone avec le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le chef de l'exécutif européen, José Manuel Barroso, et le patron de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet.
L'Élysée a fait savoir peu après que Berlin et Paris sont tombés d'accord pour réviser leur ambition de «FMI» européen pour 2013. L'idée d'engager automatiquement la responsabilité des investisseurs privés dans les futurs plans de sauvetage européens était âprement défendue par Angela Merkel. Mais ce risque de décote sur la valeur de leurs actifs financiers a ajouté à la nervosité des créanciers et à la défiance des marchés face au risque souverain.
Reste à savoir si ces «précisions» suffiront à stopper un incendie qui se nourrit de lui-même. «Il s'agit maintenant de prendre toutes les mesures qui permettront de résister lorsqu'il y a des turbulences», insiste le ministre belge des Finances, Didier Reynders. En fin d'après-midi pourtant, rien n'avait précisément filtré d'autres intentions européennes.
Les marchés doutent du tour de vis budgétaire mis en œuvre mercredi à Dublin. Ils restent encore à convaincre de la viabilité du plan de sauvetage arrêté dimanche. Après la Grèce en mai, puis l'Irlande, le Portugal se retrouve sur la sellette et son cas a sans doute été discuté dimanche à Bruxelles. Mais pour l'euro, la véritable inquiétude va à l'Espagne : elle pèse 10 % du PNB européen et ses besoins de financement dépasseront l'an prochain l'addition des trois pays précédents.
De fait, le plan de secours à l'Irlande s'est retrouvé dimanche relégué au second plan. L'aide à Dublin, bouclée dans ses grandes lignes depuis plusieurs jours, se subdivisera en deux enveloppes :35 milliards d'euros pour l'assainissement du secteur financier et 50 milliards destinés au financement du budget de l'État. L'objectif est de recapitaliser les banques restées viables et, ainsi, de ne plus drainer les finances publiques du pays dans un soutien à fonds perdus. Une autre question à trancher était celle des taux d'intérêts des différentes tranches du nouveau prêt européen. L'Irlande, qui emprunterait à plus long terme, paiera plus cher que les 5,2 % facturés en mai à la Grèce. Mais Dublin a écarté par avance le chiffre de 6,7 % évoqué par les médias insulaires.
Dès la première heure, les responsables monétaires et les ministres des Finances ont donné à leur rendez-vous de Bruxelles une ambition dépassant largement l'Irlande. « Il s'agit de régler le dossier d'un pays, avec à l'esprit ceux du Portugal et de l'Espagne», reconnaissait un responsable européen. «La situation est très sérieuse, il faut faire le maximum pour consolider les fondements de la reprise économique, ajoutait le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn. Nous devons discuter d'une réponse systémique à cette crise.»
Bref, il s'agit d'endiguer la contagion. Principal bailleur de fonds de l'UE, l'Allemagne veut redonner sans délai à la monnaie unique les moyens de convaincre. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble espérait «que les marchés seront convaincus dès demain (lundi) d'un avenir stable pour l'euro». Mais en privé, beaucoup se prenaient à douter.
Témoin de la gravité de la crise et de l'urgence d'adresser un signal clair, le message a été relayé au plus haut échelon franco-allemand, avant même le rendez-vous de Bruxelles. Dans ce qui pourrait préfigurer un nouveau «directoire» de l'euro, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont entretenus par téléphone avec le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le chef de l'exécutif européen, José Manuel Barroso, et le patron de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet.
Les créanciers privés impliqués
L'Élysée a fait savoir peu après que Berlin et Paris sont tombés d'accord pour réviser leur ambition de «FMI» européen pour 2013. L'idée d'engager automatiquement la responsabilité des investisseurs privés dans les futurs plans de sauvetage européens était âprement défendue par Angela Merkel. Mais ce risque de décote sur la valeur de leurs actifs financiers a ajouté à la nervosité des créanciers et à la défiance des marchés face au risque souverain.
Reste à savoir si ces «précisions» suffiront à stopper un incendie qui se nourrit de lui-même. «Il s'agit maintenant de prendre toutes les mesures qui permettront de résister lorsqu'il y a des turbulences», insiste le ministre belge des Finances, Didier Reynders. En fin d'après-midi pourtant, rien n'avait précisément filtré d'autres intentions européennes.
Les marchés doutent du tour de vis budgétaire mis en œuvre mercredi à Dublin. Ils restent encore à convaincre de la viabilité du plan de sauvetage arrêté dimanche. Après la Grèce en mai, puis l'Irlande, le Portugal se retrouve sur la sellette et son cas a sans doute été discuté dimanche à Bruxelles. Mais pour l'euro, la véritable inquiétude va à l'Espagne : elle pèse 10 % du PNB européen et ses besoins de financement dépasseront l'an prochain l'addition des trois pays précédents.
De fait, le plan de secours à l'Irlande s'est retrouvé dimanche relégué au second plan. L'aide à Dublin, bouclée dans ses grandes lignes depuis plusieurs jours, se subdivisera en deux enveloppes :35 milliards d'euros pour l'assainissement du secteur financier et 50 milliards destinés au financement du budget de l'État. L'objectif est de recapitaliser les banques restées viables et, ainsi, de ne plus drainer les finances publiques du pays dans un soutien à fonds perdus. Une autre question à trancher était celle des taux d'intérêts des différentes tranches du nouveau prêt européen. L'Irlande, qui emprunterait à plus long terme, paiera plus cher que les 5,2 % facturés en mai à la Grèce. Mais Dublin a écarté par avance le chiffre de 6,7 % évoqué par les médias insulaires.