« En cette période de profond changement dans la région, les Etats-Unis soutiennent les efforts du Maroc dans la promotion du progrès démocratique en cours à travers les réformes constitutionnelle, juridiques, et politiques », souligne uncommuniqué du Département d’Etat américain. Il est daté du 19 mai 2011, jour du discours majeur de Barack Obama sur le « printemps arabe ». Le département d’Hilary Clinton a, salué les changements promis par le discours royal du 9 mars 2011. Il reconnait « les efforts du roi pour répondre aux attentes des citoyens ». Il a également rappelé que sur « ces initiatives reposent d’autres réformes significatives (…) » notamment des droits accrus pour les femmes et les jeunes, ainsi qu’un accès généralisé à l’éducation. L'administration américaine a surtout insisté sur mise en place rapide de ces réformes « cruciales » et assuré qu’elle travaillerait avec le peuple et le gouvernement marocain, à la réalisation de leurs aspirations démocratiques. Dans son discours, le président américain a justement promis l’appui économique des Etats-Unis aux pays d’Afrique du nord et du Moyen-Orient ayant décidé d’engager des réformes démocratiques. L’Egypte et la Tunisie ont été citées en exemple, et Barack Obama avait d’ores et déjà annoncé une aide de 2 milliards de dollars en faveur de l’Egypte. Le Maroc rentrera donc vraisemblablement dans ce que d’aucuns qualifient de « Plan Marshall pour le monde arabe Quid de la forme? Si on peut saluer la volonté américaine de soutenir le processus démocratique en cours au Maroc, et dans le monde arabe en général, la forme a de quoi donner à réfléchir. Les USA insistent sur la rapidité de la mise en œuvre des réformes, à un moment où, justement, une partie de la population continue à crier chaque weekend son mécontentement devant l'insuffisance des réformes annoncées et la façon dont elles vont être instaurées. De plus, la question d’un réel débat public sur la réforme de la constitution commence à faire son chemin. N’aurait-il pas fallu insister sur le dialogue entre les différents acteurs, plutôt que sur l’impératif temps ? Jusqu’à preuve du contraire, les réformes devront se faire dans l’intérêt général. Dès lors, à quoi bon accélérer le processus, s’il ne convient pas aux citoyens ? Les réformes se feront-elles alors pour le bien des Marocains, ou dans le souci d’attirer la manne financière américaine? Par ailleurs, on remarque bien qu’en promettant un soutien économique aux pays qui ont décidé d’engager des réformes, les Etats-Unis ne précisent pas concrètement comment sera répartie l’aide. Les pays seront-ils notés sur la qualité des réformes proposées, ou sur le nombre ? Autant de questions auxquelles l’administration Obama sera certainement appelée à répondre. | |||