La santé de l'ancien président Hosni Moubarak, en exil intérieur dans la station de Charm el Cheikh depuis sa chute le 11 février sous la pression de la rue, reste stationnaire, a-t-on assuré jeudi de source proche de l'armée.
"Sa santé est stationnaire pour le moment mais elle ne s'est pas améliorée", a-t-on précisé de même source en précisant qu'il n'était pas, pour le moment, question de le transférer de la station balnéaire de la pointe du Sinaï vers Le Caire.
Il y a 24 heures, des témoins cités par la chaîne d'information panarabe Al Djazira avait fait état de l'atterrissage d'un hélicoptère de l'armée près de l'hôpital de Charm el Cheikh pour transporter Moubarak au Caire.
Selon la télévision d'Etat égyptienne, l'ex-raïs de 82 ans, placé en résidence surveillée dans le cadre de l'enquête sur la mort de plus de 380 manifestants durant la Révolution du Nil qui a eu raison de ses 30 ans de pouvoir, aurait en effet été victime mardi d'une crise cardiaque lors d'un interrogatoire.
La chaîne publique Nile TV a précisé qu'il avait bien été admis en unité de soins intensifs dans un hôpital de la station de la mer Rouge. Mais, dans la soirée de mardi, le directeur de l'établissement précisait sur l'antenne de la chaîne à capitaux saoudiens Al Arabia que Moubarak était en assez bonne santé pour répondre aux questions des enquêteurs.
De santé fragile depuis plusieurs années, Moubarak a subi une ablation de la vésicule biliaire en Allemagne il y a un an. De source proche de la sécurité, on juge probable qu'il restera reclus à Charm el Cheikh, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité.
De source militaire on précisait jeudi que l'ancien président ne s'alimentait que très peu et qu'il avait été placé sous perfusion. Mais, ajoutait-on, "il n'est pas prévu de transférer Moubarak de Charm el Cheikh pour le moment".
En revanche, de source aéroportuaire dans la station de la pointe du Sinaï, on a appris que ses deux fils, Gamal et Alaa, avaient quitté la ville pour une prison à la périphérie du Caire. Ils s'ajoutent à la liste des anciens ministres et dirigeants du régime incarcérés.
De source judiciaire, on a déclaré jeudi à Reuters que l'ex- président et ses fils n'avaient pas été présentés à la justice parce qu'ils faisaient toujours l'objet d'investigations, et qu'aucune date n'était encore fixée pour une comparution.
Les généraux égyptiens, qui ont pris les commandes du pays après le départ de Moubarak, sont soumis à une pression croissante de la rue pour qu'ils accélèrent les poursuites contre l'ancien président et son clan.
Sortant de son silence dimanche, Moubarak avait rejeté en bloc les accusations de corruption portées contre sa famille et lui. "Je ferai respecter mon droit à défendre ma réputation ainsi que celle de ma famille", a-t-il dit dans une déclaration à Al Arabia.
Moubarak affirme que les informations transmises au parquet égyptien montrent qu'il ne possède ni avoirs financiers, ni biens immobiliers à l'étranger et que les précisions fournies sur les comptes en banque de ses fils prouvent qu'ils n'ont réalisé aucun profit illégal.
Assigné à résidence depuis 15 jours à sa résidence de Charm el Cheikh, Moubarak est censé comparaître devant un tribunal du Caire la semaine prochaine. Mais son état de santé actuel laisse planer un doute sur le bon déroulement d'un tel processus.
Par Reuters