Le candidat socialiste, en déplacement dans cette île de l’océan Indien qui vote massivement à gauche, jouait sur du velours. Il en a profité pour cogner sur le « président sortant ».
ÉRIC HACQUEMAND | Publié le 01.04.2012, 10h44
DZAOUDZI (MAYOTTE), HIER. François Hollande a été accueilli avec ferveur dans ce département d’outre-mer. | 5AFP/FRED DUFOUR;°
Même à 8000 km de distance, les deux favoris à l’élection présidentielle ne se laissent aucun répit! Hier, lors de sa courte étape (à peine sept heures) à Mayotte, le 101e département français depuis un an, François Hollande n’a pas raté l’occasion de s’en prendre à Nicolas Sarkozy.
Sur cette île d’un peu plus de 200000 habitants qui a voté à plus de 60% pour Ségolène Royal en 2007, le candidat socialiste était en terrain conquis. Une ferveur qui tombe à pic alors que sa cote dans les sondages s’effrite. Dans la moiteur de la petite ville de Dzaoudzi, Hollande, colliers de jasmin autour du cou, est accueilli en héros, sous les rythmes lancinants du garando, le tambour local. Valérie Trierweiler, sa compagne, a même revêtu une salouva, la robe traditionnelle des Mahoraises, qui ont entamé pour le couple un chigoma. « C’est une danse que l’on réserve aux mariés quand ils s’installent. Et François va bientôt s’installer à l’Elysée… » s’enthousiasme Fatima.
Sur la barge qui l’emmène vers Mamoudzou, la préfecture, il cible une première fois le « candidat sortant ». « Il se contente d’une interview (NDLR : dans le journal “Mayotte Info”) ce matin. Eh bien moi, je fais le déplacement! » lance le socialiste sous les rires. Pour lui, Sarkozy, qui est attendu la semaine prochaine à la Réunion mais pas à Mayotte, a commis « une faute » assimilable à du « mépris » vis-à-vis de ce département miné par la pauvreté.
Quand il débarque sur le petit port, 2500 personnes, Blancs et Noirs mélangés, lui lancent un tonitruant « Caribou boina Hollande! » (« Bienvenue à M. Hollande! »). « Aujourd’hui, l’égalité sociale n’est pas au rendez-vous. Elle est proposée pour dans vingt-cinq ans. Faut-il attendre? Non! » clame Hollande en taclant son rival, « qui utilise la peur, la peur de l’autre », comme un ressort électoral. Un « grand prometteur », ajoute-t-il, en raillant ses « petits actes » et « petits résultats ». « Chaque jour, il produit une promesse et, avec le décalage horaire, c’est même la nuit! » ironise Hollande, décidé à rendre coup pour coup. « On va le taper », confie-t-il, répondant à Sarkozy qui promet, lui, de l’« exploser ».
Inspiré par les questions sociales, notamment lorsqu’il annonce un rattrapage du RSA (revenu de solidarité active) pour l’île, le socialiste est en revanche resté très vague sur l’épineux dossier de l’immigration. Mayotte est pourtant confronté à l’afflux de clandestins venus des Comores voisines. Jurant que « le contrôle de l’immigration est un devoir », Hollande, en sueur, s’est contenté hier d’évoquer un simple « renforcement des contrôles ».
Dans l’après-midi, il a mis le cap sur Saint-Denis de la Réunion. Même s’il n’a pas fait le plein lors du meeting organisé à son arrivée, il a au moins eu la satisfaction de faire mieux que les 3000 personnes réunies récemment par Jean-Luc Mélenchon. Et de s’offrir une longue salve d’applaudissements en taclant à nouveau le chef de l’Etat : « Aidez-moi, vous dira-t-il. Eh bien, oui, Réunionnais, aidez-le… à partir! »
De son côté, Arnaud Montebourg souligne les convergences du PS et de Jean-Luc Mélenchon dans une interview au « Journal du dimanche ». L’élu de Saône-et-Loire évoque de possibles négociations pour les législatives.
EN DIRECT. Le fil de la journée de campagne
EN IMAGES. François Hollande en campagne à Mayotte et à la RéunionSur la barge qui l’emmène vers Mamoudzou, la préfecture, il cible une première fois le « candidat sortant ». « Il se contente d’une interview (NDLR : dans le journal “Mayotte Info”) ce matin. Eh bien moi, je fais le déplacement! » lance le socialiste sous les rires. Pour lui, Sarkozy, qui est attendu la semaine prochaine à la Réunion mais pas à Mayotte, a commis « une faute » assimilable à du « mépris » vis-à-vis de ce département miné par la pauvreté.
Quand il débarque sur le petit port, 2500 personnes, Blancs et Noirs mélangés, lui lancent un tonitruant « Caribou boina Hollande! » (« Bienvenue à M. Hollande! »). « Aujourd’hui, l’égalité sociale n’est pas au rendez-vous. Elle est proposée pour dans vingt-cinq ans. Faut-il attendre? Non! » clame Hollande en taclant son rival, « qui utilise la peur, la peur de l’autre », comme un ressort électoral. Un « grand prometteur », ajoute-t-il, en raillant ses « petits actes » et « petits résultats ». « Chaque jour, il produit une promesse et, avec le décalage horaire, c’est même la nuit! » ironise Hollande, décidé à rendre coup pour coup. « On va le taper », confie-t-il, répondant à Sarkozy qui promet, lui, de l’« exploser ».
Inspiré par les questions sociales, notamment lorsqu’il annonce un rattrapage du RSA (revenu de solidarité active) pour l’île, le socialiste est en revanche resté très vague sur l’épineux dossier de l’immigration. Mayotte est pourtant confronté à l’afflux de clandestins venus des Comores voisines. Jurant que « le contrôle de l’immigration est un devoir », Hollande, en sueur, s’est contenté hier d’évoquer un simple « renforcement des contrôles ».
Dans l’après-midi, il a mis le cap sur Saint-Denis de la Réunion. Même s’il n’a pas fait le plein lors du meeting organisé à son arrivée, il a au moins eu la satisfaction de faire mieux que les 3000 personnes réunies récemment par Jean-Luc Mélenchon. Et de s’offrir une longue salve d’applaudissements en taclant à nouveau le chef de l’Etat : « Aidez-moi, vous dira-t-il. Eh bien, oui, Réunionnais, aidez-le… à partir! »
De son côté, Arnaud Montebourg souligne les convergences du PS et de Jean-Luc Mélenchon dans une interview au « Journal du dimanche ». L’élu de Saône-et-Loire évoque de possibles négociations pour les législatives.
