Lille (Nord), jeudi. Affublés de bretelles sur des chemisettes jaunes ou déguisés en Dalton, les équipes s’affrontent dans une atmosphère survoltée. ( (LP/éric Pollet.) )
Vincent Mongaillard | 17.03.2012, 09h24
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Comme eux, une centaine d’étudiants en école de commerce, d’ingénieurs ou en fac de sport se sont affrontés avant-hier dans une ambiance 100% décalée, potache et fair-play lors de l’étape, dans le Nord, du 2e tournoi universitaire de balle aux prisonniers. Un événement orchestré par la marque de boisson énergisante Red Bull. Tout au long de ce mois de mars, seize rendez-vous qualificatifs réunissant 1 300 compétiteurs, essentiellement de la gent masculine, sont programmés au cœur des campus de Marseille, Rennes, Montpellier ou Palaiseau, fief de la prestigieuse Ecole polytechnique. Les meilleurs se retrouveront en finale à Paris mi-avril.
Très prisé au primaire, le jeu qui peut vous envoyer en un seul tir en prison saute donc quelques classes pour conquérir les « grands » de l’enseignement supérieur. Eux sont fans du filmpolitiquement incorrect « Dodgeball, même pas mal! », avec Ben Stiller dans le rôle du tricheur lors des Mondiaux de balle aux prisonniers à Las Vegas. « Notre initiative est un grand succès parce qu’on est dans l’autodérision », décrypte Thomas, qui pilote ce projet à prendre au millième degré mais qui reste tout de même sportif.
Vidéo. Première étape qualificative, à Poitiers, le 7 mars dernier.
Chez les Ch’tis, on n’a pas peur d’évoluer en tutu, en marcel, en collant mauve, en salopette, en nœud pap. Mais aussi avec une tenue de pingouin ou de Dalton, un masque de gorille, des bretelles, une cravate bariolée associée à un maillot de foot du club du Havre ou des cornes de taureau. « Dans une semaine et demie, on a des exams. Alors là, on se lâche dans une ambiance de folie. Et moi, ça me rappelle ma jeunesse au centre aéré », s’enthousiasme, nostalgique, Gabriel, en école d’ingénieurs. Au coup d’envoi, il se débarrasse de son peignoir et entre en action en maillot de bain et bonnet de polo.
Sur fond de punk-rock américain, l’arbitre officiel, Jérémy Charbonnel, 25 ans, dope l’assistance. « Lille, est-ce que vous êtes chauuuuuuud ? » Lui a enfilé un boubou et des lunettes de soleil rose et bleu. C’est un comédien en devenir à l’affiche du film « Cloclo », dans le rôle de son secrétaire particulier. A chaque équipe (les Knacki Balls, les Doucettes, la Torée Machine…) sa danse hypnotisante ou son cri de guerre. Attention, le haka ponctué de « piou-piou-piou » fait sacrément trembler… les jolies pompom girls! « C’est génial ce retour en enfance, ça nous fait une pause alors qu’on bosse dur », applaudit Charles, qui fait ses classes aux Arts et Métiers. Dans deux mois, Bertrand, en dernière année d’école d’ingénieurs, sera sur le marché du travail. « Je profite jusqu’au bout de mes années d’étudiant, qui sont les plus belles de la vie », confie le leader de la Couscous Team, habillé en Aladin avec un sarouel cousu par ses soins.
Dans son cérémonial d’avant-rencontre, ce drôle de superstitieux trempe ses mains dans un saladier rempli de grains de semoule. Ne cherchez pas pourquoi, c’est « juste un délire d’étudiant… »
Les règles du jeu
Sauf à n’avoir jamais mis les pieds dans une cour de récré ou une colo, on s’est tous ou presque amusés au moins une fois dans sa jeunesse à la balle aux prisonniers. Chacune dans une moitié de terrain délimitée, deux équipes de nombre égal — généralement entre 5 et 15 joueurs — se tirent dessus mutuellement, alternativement, avec un ballon depuis leur camp. Un joueur touché est condamné à rejoindre la prison située derrière le terrain adverse. Il peut continuer à tirer s’il entre en possession du ballon envoyé par un coéquipier qui n’est pas en taule. Pour être délivré et se replacer dans son camp initial, il doit à son tour toucher un adversaire. L’équipe gagnante est celle qui a le plus de joueurs dans sa zone libre ou celle qui réussit à faire prisonniers tous ses adversaires. Aux Etats-Unis, il existe une Ligue nationale de dodgeball (traduction de la balle aux prisonniers en anglais, du verbe « to dodge », esquiver), des équipes professionnelles à l’instar des Los Angeles Chaos ou des Oregon Avalanche et même un Championnat du monde qui enflammera Las Vegas en août.
Sauf à n’avoir jamais mis les pieds dans une cour de récré ou une colo, on s’est tous ou presque amusés au moins une fois dans sa jeunesse à la balle aux prisonniers. Chacune dans une moitié de terrain délimitée, deux équipes de nombre égal — généralement entre 5 et 15 joueurs — se tirent dessus mutuellement, alternativement, avec un ballon depuis leur camp. Un joueur touché est condamné à rejoindre la prison située derrière le terrain adverse. Il peut continuer à tirer s’il entre en possession du ballon envoyé par un coéquipier qui n’est pas en taule. Pour être délivré et se replacer dans son camp initial, il doit à son tour toucher un adversaire. L’équipe gagnante est celle qui a le plus de joueurs dans sa zone libre ou celle qui réussit à faire prisonniers tous ses adversaires. Aux Etats-Unis, il existe une Ligue nationale de dodgeball (traduction de la balle aux prisonniers en anglais, du verbe « to dodge », esquiver), des équipes professionnelles à l’instar des Los Angeles Chaos ou des Oregon Avalanche et même un Championnat du monde qui enflammera Las Vegas en août.