L'affaire jugée remonte au 21 mars 2010. Marie-Patricia Hoarau, 39 ans, qui se déplace en fauteuil roulant depuis un accident de VTT survenu vingt ans plus tôt, enregistre et embarque sans encombres sur le vol Paris-Nice. La veille, elle a déjà accompli sans problème le voyage en sens inverse. Seulement, l'équipage lui demande si elle est capable de rejoindre une sortie de secours de manière autonome.
Elle répond non. On lui indique alors qu'elle doit être escortée par un accompagnateur. Sollicité par l'équipage, un pilote qui voyage dans le même avion accepte de s'asseoir à côté d'elle de jouer le rôle d'accompagnateur.
Alerté, le commandant de bord, Franck Leterme contacte sa direction qui refuse cette solution et lui ordonne de débarquer la passagère. Le motif : l'accompagnant aurait dû être enregistré au sol. Marie-Patricia Hoarau est donc débarquée, contre son gré, et devra prendre un autre vol. «Humiliée, rejetée», elle contacte alors l'Association des paralysés de France (APF) et, à ses côtés, cite en justice EasyJet et Franck Leterme.
«Ils me disent : "ça n'est pas possible"»
«J'ai dû transporter des centaines de personnes en situation de handicap et dans 99,9% des cas, il n'y a eu aucun problème», a témoigné Franck Leterme, soulagé de pouvoir enfin s'exprimer sur cette affaire. «Je n'ai jamais été confronté à une situation où la personne qui était sensée être accompagnée arrivait seule», a-t-il expliqué. Malgré la solution trouvée, «je devais m'assurer d'avoir l'aval hiérarchique de ma direction», a-t-il assuré. Or au téléphone, «ils me disent : "ça n'est pas possible car la personne qui accompagne doit être enregistrée en même temps. Les personnes doivent se connaître avant le vol"».
AUDIO. Le témoignage de Marie-Patricia
«Les bras nous en sont tombés», a relaté le pilote qui assure n'avoir pas eu le choix face aux arguments «d'assurance et de responsabilité civile» qu'on lui opposait. Au sol, «on n'est pas au Far West», rappelle-t-il, «si la direction m'interdit cette solution que nous avions suggérée, je n'ai pas d'autre solution que d'obéir». EasyJet de son côté affirme n'avoir fait que suivre les réglementations aériennes britanniques en matière de sécurité.
Une autre condamnation en janvier dernier
La compagnie de droit britannique embarque chaque année 350 000 personnes à mobilité réduite, soit plus de 1 000 par jour, selon l'un de ses avocats, Me Philippe van der Meulen, qui réfute toute «intention discriminatoire». «Il n'y a, dit-il, aucune infraction pénale». Le tribunal devrait rendre sa décision au mois de mai. Le 13 janvier, EasyJet a déjà été condamnée à 70 000 euros d'amende et 6 000 euros de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour avoir refusé l'accès d'un avion à trois personnes handicapées non accompagnées, en avançant des raisons de sécurité.
Alerté, le commandant de bord, Franck Leterme contacte sa direction qui refuse cette solution et lui ordonne de débarquer la passagère. Le motif : l'accompagnant aurait dû être enregistré au sol. Marie-Patricia Hoarau est donc débarquée, contre son gré, et devra prendre un autre vol. «Humiliée, rejetée», elle contacte alors l'Association des paralysés de France (APF) et, à ses côtés, cite en justice EasyJet et Franck Leterme.
«Ils me disent : "ça n'est pas possible"»
«J'ai dû transporter des centaines de personnes en situation de handicap et dans 99,9% des cas, il n'y a eu aucun problème», a témoigné Franck Leterme, soulagé de pouvoir enfin s'exprimer sur cette affaire. «Je n'ai jamais été confronté à une situation où la personne qui était sensée être accompagnée arrivait seule», a-t-il expliqué. Malgré la solution trouvée, «je devais m'assurer d'avoir l'aval hiérarchique de ma direction», a-t-il assuré. Or au téléphone, «ils me disent : "ça n'est pas possible car la personne qui accompagne doit être enregistrée en même temps. Les personnes doivent se connaître avant le vol"».
AUDIO. Le témoignage de Marie-Patricia
«Les bras nous en sont tombés», a relaté le pilote qui assure n'avoir pas eu le choix face aux arguments «d'assurance et de responsabilité civile» qu'on lui opposait. Au sol, «on n'est pas au Far West», rappelle-t-il, «si la direction m'interdit cette solution que nous avions suggérée, je n'ai pas d'autre solution que d'obéir». EasyJet de son côté affirme n'avoir fait que suivre les réglementations aériennes britanniques en matière de sécurité.
Une autre condamnation en janvier dernier
La compagnie de droit britannique embarque chaque année 350 000 personnes à mobilité réduite, soit plus de 1 000 par jour, selon l'un de ses avocats, Me Philippe van der Meulen, qui réfute toute «intention discriminatoire». «Il n'y a, dit-il, aucune infraction pénale». Le tribunal devrait rendre sa décision au mois de mai. Le 13 janvier, EasyJet a déjà été condamnée à 70 000 euros d'amende et 6 000 euros de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour avoir refusé l'accès d'un avion à trois personnes handicapées non accompagnées, en avançant des raisons de sécurité.
LeParisien.fr