Le recours à l'IVG en hausse chez les moins de 25 ans
Par Gabriel Petitpont - le 16/02/2012
Un rapport sur la sexualité des adolescents propose de libéraliser l'accès à la contraception.
«La sexualité des adolescents ne doit plus être un tabou! Il est urgent de la regarder en face», a déclaré jeudi matin Jeannette Bougrab, secrétaire d'État à la Jeunesse et à la Vie associative devant un parterre de journalistes. Juste avant la conférence de presse, le gynécologue Israël Nisand lui avait remis son rapport sur la contraception et l'avortement des jeunes filles. Ce rapport, publié aux éditions Odile Jacob sous le titre Et si on parlait de sexe à nos ados? Pour éviter les grossesses non prévues chez les jeune filles, devrait faire couler beaucoup d'encre, tant par le constat qu'il dresse que par ses 18 propositions.
L'état des lieux dressé dans ce rapport est alarmant. Il relève 90.000 avortements par an chez les moins de 25 ans, dont 12.000 chez les 15-17 ans et 17.000 chez les 17-19 ans. «Des chiffres en augmentation de 5% chaque année depuis 20 ans», explique Israël Nisan.
«Mieux vaut prévenir que guérir»
Par ailleurs, le rapport souligne un paradoxe spécifique à la France: «L'IVG est gratuite et anonyme, ainsi que la pilule du lendemain, alors que la contraception est payante et nécessite l'autorisation parentale». Pour remédier à cette situation, le rapport préconise notamment «d'assurer aux jeunes mineures l'accessibilité, la gratuité et l'anonymat des différents modes de contraception». Une mesure qui répond, pour Jeannette Bougrab, au principe: «mieux vaut prévenir que guérir».
Selon la ministre, «parler de sa vie intime avec ses parents n'est déjà pas chose aisée, même en France en 2011». «Il faut donc accentuer les efforts en matière d'éducation sexuelle et de sensibilisation des adolescents», poursuit-elle.
Si l'on refuse d'aborder ces questions avec les jeunes, ils chercheront par eux même les réponses à leurs questions». Nombre d'entre eux se retrouvent à «surfer sur les sites pornographiques». D'après le rapport, 30% des consommateurs de pornographie seraient âgés de 13 et 14 ans! Une enquête européenne montre que 80% des garçons de 14 à 18 ans et 45% des filles du même âge ont vu un film porno dans l'année écoulée! Un phénomène qui, d'après les auteurs du rapport, ne serait pas sans effet sur «l'évolution de la nature des relations homme-femme dans les générations à venir». Pour faire face au problème, le rapport propose de rendre payant tout accès à la pornographie.