On s’interroge sur le rôle de cette religieuse franco-libanaise dans l’organisation du reportage, à Homs, qui a coûté la vie au journaliste de France 2 Gilles Jacquier. Les obsèques de celui-ci ont lieu aujourd’hui.
Correspondance.
Les obsèques du grand reporter de France 2, Gilles Jacquier, se déroulent aujourd’hui dans le village de Bernex (Haute-Savoie), d’où il était originaire. On en sait maintenant un peu plus sur sœur Agnès Myriam de la croix, ancienne carmélite et prieure du monastère Saint-Jacques-le-Mutilé situé à Qâra (70 kilomètres de Homs, Syrie), qui a joué un rôle clef dans l’organisation de ce voyage de presse.
Cette religieuse de 60 ans n’en était pas à son coup d’essai. Elle avait organisé un premier voyage avec des journalistes belges et français en novembre dernier. À la grande surprise des confrères, Thierry Meyssan, « journaliste et intellectuel français », qui dirige un site Internet « d’information alternatif » voltairenet.org, était également présent. Thierry Meyssan a, entre autre, à son actif le livre L’effroyable imposture où il prétend que le 11-Septembre est un complot intérieur des Américains. La religieuse, qui se bat pour la défense des chrétiens d’Orient, dénonce sur ce site« des terroristes islamistes étrangers et syriens utilisés par les puissances occidentales (pour des raisons économiques et géopolitiques) pour faire tomber le régime laïc ».
« La moitié de la vérité »
Encore plus surprenant, sœur Agnès écrit également sur un site Internet, Entre la plume et l’enclume, où s’expriment des personnes comme le négationniste Robert Faurisson, Dieudonné et d’autres personnalités dénonçant le sionisme et l’impérialisme occidental.
Aux reporters réunis à Damas, la veille du départ à Homs, elle déclare : « Les journalistes de la propagande atlantique, les propagandistes à la Goebbels, n’ont montré que la moitié de la vérité sur ce qui se passe en Syrie. Et encore, ils ont truqué leurs reportages ! » Une diatribe surprenante qui colle au discours du président Bachar el-Assad qui a accusé, la veille, les médias occidentaux de vouloir« détruire la Syrie ».
« Je veux montrer l’autre partie du tableau, expliquait alors la religieuse. Ça fait partie de ma mission. » Et de nous appeler « à renouveler l’esprit du reportage »