Ultime vestige du trotskisme en France, l'ennemi juré de Lutte ouvrière c'est la bourgeoisie qui en appelle donc au « renversement de la dictature de la classe capitaliste » et à « l'expropriation de la grande bourgeoisie » pour mettre les richesses et les moyens de production sous le contrôle exclusif des travailleurs exploités qui n'ont pas « à accepter, résignés, les coups que leur portent ceux qui dominent la société ».
Le « programme », sous forme de FAQ, de Lutte ouvrière n'en est pas vraiment un, le parti n'ayant pas vocation à gouverner ni à servir de « force d'appoint » au parti dominant de la gauche parlementaire. Il s'agit plutôt, pour la candidate trotskiste, de dénoncer les mensonges de la classe dominante, les injustices sociales et l'asservissement de la majorité par une minorité. La solution: une déferlante dont la candidate avoue qu'elle ne sait ni quand ni comment elle se déclenchera mais, comme celle de 1789, elle assure qu'elle se déclenchera.
Le programme en forme de revendications de LO
Il faut imposer l'interdiction de tout licenciement et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire, selon LO pour qui il faut également que l'État crée de nouveaux emplois et de nouveaux services publics mais aussi une augmentation de tous les salaires, retraites et pensions, un smic à au moins 1 700 euros nets, un pouvoir d'achat garanti par l'échelle mobile et une indexation des salaires, retraites et pensions sur les prix mesurés par la population elle-même.
Il faut en outre supprimer toutes les lois qui assurent le secret des affaires. Et obliger les entreprises à présenter leurs comptes réels, « pas ceux établis par leurs avocats fiscalistes destinés à tromper le fisc complaisant ».
Les mensonges
On essaie, lit-on dans le programme de la candidate, de nous faire croire que ce qui est bon pour les banquiers et le grand patronat est bon pour toute la société et de citer, comme exemple, le remboursement de la dette de l'État qui serait un impératif qui concernerait tout le monde. On vous ment, assure la camarade Arthaud.
L'asservissement de la majorité par une minorité
Blancs bonnets et bonnets blancs. Que ce soit Sarkozy ou Hollande, voire même Mélenchon ou Le Pen, tous les mêmes ! Aucun pour défendre les prolétaires, se plaint la communiste révolutionnaire. D'ailleurs, Mitterrand (1981-1995) et Jospin (1997-2002) ont renié les quelques engagements qu'ils avaient pris vis-à-vis des travailleurs et il n'est donc pas question pour les communistes révolutionnaires « de participer à un gouvernement qui est inévitablement le "conseil d'administration" de la bourgeoise ».
De Sarkozy à Obama, hauts cris au début de la crise financière et on continue de verser des milliards aux banquiers et spéculateurs irresponsables qu'ils utilisent pour spéculer comme avant, mais à une échelle toujours plus grande, soutient la spécialiste en économie et gestion.
Les responsables
Il n'y a rien à attendre de l'arrivée au pouvoir de François Hollande car le véritable pouvoir est « entre les mains des conseils d'administration des grandes entreprises capitalistes et des banques, des états-majors de l'armée et de la police, et des hauts fonctionnaires qui assurent la permanence de la politique et qui sont dévoués corps et âme à la classe sociale qui domine la société ».
La fin de l'exploitation de la majorité par une minorité
Pour parvenir à la société idéale dont rêve Mme Arthaud pour ses camarades exploités et pour elle-même, il n'y a qu'à exproprier les banques et les entreprises financières sans indemnité ni rachat et soumettre leur activité au contrôle de la population, impliquant de les affronter au lieu de leur obéir.
Le salut pour la classe exploitée passe en effet par la révolte, dans les luttes sociales assez puissantes pour briser le moule et mettre en cause le pouvoir économique et social de la grande bourgeoise.