Grand résistant et ancien ministre de De Gaulle, le centriste Pierre Sudreau est décédé dimanche après-midi à Paris à l'âge de 92 ans, a-t-on appris auprès de la mairie de Blois, dont il fut maire de 1971 à 1989, avant d'être battu par le socialiste Jack Lang. ( © AFP photo AFP)
BLOIS (AFP) - Grand résistant et ancien ministre de De Gaulle, le centriste Pierre Sudreau est décédé dimanche après-midi à Paris à l'âge de 92 ans, a-t-on appris auprès de la mairie de Blois, dont il fut maire de 1971 à 1989, avant d'être battu par le socialiste Jack Lang.
Il est décédé à l'institution nationale des Invalides où il avait été admis récemment, a-t-on précisé aux Invalides.
Né le 13 mai 1919 à Paris, Pierre Sudreau était devenu, à 23 ans, le plus jeune chef d'un réseau de Résistance. Il a été chef de la zone nord du réseau Brutus, réseau de renseignements d'inspiration socialiste, d'après le dictionnaire historique de la Résistance.
Arrêté le 10 novembre 1943, il est torturé, mis à l'isolement de longs mois dans la prison de Fresnes avant d'être déporté au camp de Buchenwald à la même époque que Stéphane Hessel qu'il connaissait.
Il devient ministre de la Construction en 1958, dans le gouvernement constitué en juin, lors du retour au pouvoir du général de Gaulle. En 1962, il prend le poste de ministre de l'Education nationale mais quitte rapidement le gouvernement en raison de son hostilité à l'élection du Président de la République au suffrage universel.
Député centriste du Loir-et-Cher (1967-1981), il est maire UDF de Blois. Il a aussi présidé le conseil régional du Centre de 1976 à 1981.
Retiré de la politique, "il avait gardé des attaches à Blois mais il vivait à Paris depuis de nombreuses années", a indiqué le service communication de la mairie de Blois.
Grand-Croix de la Légion d'honneur, auteur de plusieurs ouvrages dont "De l'inertie en politique" (1985) et "au-delà de toutes la fontières" (1991), Pierre Sudreau présida la Fondation de la Résistance de juin 2006 à juin 2009.
"C’est en effet grâce à cette connaissance du passé que les nouvelles générations seront les mieux armées et pourront s’opposer de façon lucide, raisonnée et déterminée à toute forme d’oppression, de totalitarisme et de violence futurs, car si la construction européenne nous garantit de voir renaître le péril parmi nous, il n’en est pas de même dans le reste du monde et nous devons rester vigilants", expliquait-il dans le bulletin de la Fondation après sa nomination.
Ses obsèques seront célébrées aux Invalides dans la semaine.