Christine Lagarde, directrice du FMI. Crédits photo : Jens Meyer/AP
Angela Merkel refuse d'augmenter la participation allemande au Mécanisme européen de stabilité (MES).
Le symbole n'a échappé à personne. Alors que les yeux sont rivés sur l'Allemagne dans l'attente d'un geste de solidarité salvateur, c'est à Berlin que Christine Lagarde a choisi de présenter sa vision pour sortir de la crise de l'euro en 2012. La directrice générale du FMI a appelé lundi, devant le Conseil allemand des relations extérieures (DGAP), les États de la zone euro à se doter d'un «pare-feu plus vaste» contre la crise… sans convaincre la chancelière allemande, Angela Merkel.
«Il ne peut y avoir de résolution de la crise sans l'Allemagne et un manque de volontarisme portera atteinte à l'Allemagne», a prévenu Christine Lagarde. Pour la patronne du FMI, «le manque de détermination collective», les «faux départs et les demi-mesures» expliquent en grande partie pourquoi «2011 a été une si mauvaise année». Saluant les décisions prises par les gouvernements de la zone euro pour renforcer la discipline budgétaire et les mesures mises en œuvre par la Banque centrale européenne pour fournir des liquidités à long terme aux banques, elle a jugé que ces dispositions ne constituaient que des «ingrédients» d'une solution globale.
Christine Lagarde a mis en avant les risques de voir la hausse des coûts de financement de l'Italie et de l'Espagne déclencher une crise de liquidité, ce qui aurait des conséquences désastreuses.
Mettant en garde contre une crise qui «risque d'engloutir le monde entier», la directrice du FMI a par ailleurs jugé que la zone euro devrait se doter d'«obligations conjointes», ce qui «aiderait à convaincre les marchés de la viabilité future de l'union économique et monétaire». L'Allemagne est opposée à un tel instrument de mutualisation de la dette tant que la situation financière et économique des pays de la zone euro sera disparate. Rappelant que le FMI était sur le point de «revoir à la baisse les chiffres de croissance pour la plupart des régions de la planète», la Française a reproché aux gouvernements européens mais aussi à l'Administration américaine d'avoir «laissé une vieille plaie s'infecter». Elle a par ailleurs confirmé que le FMI envisageait de mobiliser «jusqu'à 500 milliards de dollars en ressources additionnelles de prêt».
Dramatisant l'enjeu, Lagarde a prévenu que sans réaction vigoureuse des dirigeants du monde, «nous risquerions de sombrer de nouveau dans un épisode digne des années 1930».
La chancelière allemande a opposé une fin de non-recevoir à une augmentation du MES, jugeant suffisants les moyens prévus. «La priorité pour moi est d'abord de mettre en place le MES», que Berlin se dit prêt à abonder plus rapidement que prévu, a répondu Angela Merkel.
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«Il ne peut y avoir de résolution de la crise sans l'Allemagne et un manque de volontarisme portera atteinte à l'Allemagne», a prévenu Christine Lagarde. Pour la patronne du FMI, «le manque de détermination collective», les «faux départs et les demi-mesures» expliquent en grande partie pourquoi «2011 a été une si mauvaise année». Saluant les décisions prises par les gouvernements de la zone euro pour renforcer la discipline budgétaire et les mesures mises en œuvre par la Banque centrale européenne pour fournir des liquidités à long terme aux banques, elle a jugé que ces dispositions ne constituaient que des «ingrédients» d'une solution globale.
Christine Lagarde a mis en avant les risques de voir la hausse des coûts de financement de l'Italie et de l'Espagne déclencher une crise de liquidité, ce qui aurait des conséquences désastreuses.
«Obligations conjointes»
«Une augmentation substantielle des ressources réelles actuellement disponibles, en passant du FESF au MES, en augmentant la taille de ce dernier et en définissant un calendrier clair et crédible pour sa mise en œuvre, serait d'un grand secours», a-t-elle ajouté en référence au Fonds européen de stabilité financière créé en 2010 et au Mécanisme européen de stabilité appelé à lui succéder cette année. À propos du MES, elle a précisé que ses moyens, pour l'instant prévus à 500 milliards d'euros, devaient être augmentés, mais pas forcément doublés.Mettant en garde contre une crise qui «risque d'engloutir le monde entier», la directrice du FMI a par ailleurs jugé que la zone euro devrait se doter d'«obligations conjointes», ce qui «aiderait à convaincre les marchés de la viabilité future de l'union économique et monétaire». L'Allemagne est opposée à un tel instrument de mutualisation de la dette tant que la situation financière et économique des pays de la zone euro sera disparate. Rappelant que le FMI était sur le point de «revoir à la baisse les chiffres de croissance pour la plupart des régions de la planète», la Française a reproché aux gouvernements européens mais aussi à l'Administration américaine d'avoir «laissé une vieille plaie s'infecter». Elle a par ailleurs confirmé que le FMI envisageait de mobiliser «jusqu'à 500 milliards de dollars en ressources additionnelles de prêt».
Dramatisant l'enjeu, Lagarde a prévenu que sans réaction vigoureuse des dirigeants du monde, «nous risquerions de sombrer de nouveau dans un épisode digne des années 1930».
La chancelière allemande a opposé une fin de non-recevoir à une augmentation du MES, jugeant suffisants les moyens prévus. «La priorité pour moi est d'abord de mettre en place le MES», que Berlin se dit prêt à abonder plus rapidement que prévu, a répondu Angela Merkel.
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