En décembre 2011, la Chine a importé des quantités extraordinaires de matières premières. A part le soja, presque toutes les denrées on battu des records de tonnage à l'entrée des ports chinois : le double du coton importé il y a un an, le quadruple de sucre, 400 fois les quantités de maïs. Même chose pour les métaux : zinc, nickel, plomb et bien sûr le cuivre, où le record de tous les temps a été battu, avec 407 000 tonnes de cuivre raffiné importées en un mois.
La Chine a profité des opportunités de prix qui se sont présentées après la dégringolade des cours au deuxième semestre, pour reconstituer ses stocks, une stratégie dont elle est coutumière. Les courtiers ont aussi mis à profit l'écart de prix qui subsistait entre la bourse des métaux de Londres et celle de Shanghai, pour encaisser une plus-value. Enfin le cuivre est de plus en plus utilisé comme moyen de financement dans un pays où le crédit était difficile à obtenir l'an dernier.
Maintenant le Dragon chinois digère. Comme les affaires et les marchés des matières premières, il est de toute façon en sommeil pendant la semaine du nouvel an. Toute la question, c'est maintenant quel appétit aura le Dragon au réveil. Tout dépendra de l'atterrissage de l'économie chinoise : violent ou pas. Il semble que les autorités de Pékin aient opté pour la douceur : elles viennent de rouvrir les robinets du crédit qu'elles avaient fermé l'an dernier pour juguler l'inflation.
Cet argent frais devrait permettre aux entreprises de continuer à acheter des matières premières. Reste à savoir si cela suffira à entretenir le feu de l'économie chinoise. Même si les prévisions de croissance pour 2012, proches de 8%, demeurent à un niveau très honorable, l'activité manufacturière a déjà ralenti en janvier du fait de la crise européenne, et la construction privée en Chine continue de se rétracter.